jeudi 30 avril 2020

Comment le dire à la nuit

Auteur : Vincent Tassy
Edition : Le Chat Noir
Collection : Griffe Sombre
Parution : 12 septembre 2018
Origine : France
Genre : Gothique
Nombre de pages : 350
ISBN : 9782375680896
    Résumé :  La dame en noir vivait seule dans son château. Elle ne pouvait pas mourir. De tout ce temps qu’elle avait, elle ne faisait rien. Et puis un jour, elle trouva sur son chemin le garçon aux cheveux blancs.
Elle l’enleva.
Elle voulait vivre une histoire. Une histoire d’amour et de nuit qui traverserait les siècles.

   Comment ? Comment puis-je parler de cette œuvre en des termes suffisamment élogieux pour réussir à en dégager toutes les émotions, toute la grandeur que ce roman m'a apporté ? Comment les mots peuvent-ils transcrire toute la douleur, la nostalgie et l'amour que j'ai pour ce roman ? Ce sont les questions que je me suis posée pendant des mois après avoir refermé ce roman, et hier encore, j'en relisais les dernières pages, les yeux noyés de larmes et mon cœur gonflé de tristesse.

   Comment le dire à la nuit est le premier roman à propos de vampires que je lis sans que le mot "vampire" n'apparaisse jamais au cours du roman. C'est très intéressant comme parti pris, parce qu'on assiste à une évolution grandissante de notre pensée en tant que lecteur au fur et à mesure du roman. Le lecteur tient la place du personnage qui ne sait pas que les vampires existent, jusqu'au moment où les crocs de l'un d'entre eux se trouvent plantés dans son cou. Le temps qu'on réalise, il est trop tard. Vincent Tassy a déjà planté les crocs dans votre cou, et vous ne pouvez rien faire, à part continuer.

   Nous découvrons plusieurs points de vue, s'étalant et s'entrecroisant sur plusieurs siècles, chacun d'entre eux étant reliés par deux personnages : la dame en noir, et le garçon aux cheveux blancs, Athalie et Adriel (et avec ce dernier, j'ai rallongé ma liste de "vieux prénoms que j'ai trouvé dans des romans, que je trouve beaux et que je veux attribuer à mes enfants si j'en ai un jour"). Ces deux personnages vont ravager les vies des différents protagonistes dont on découvrira les points de vue au cours du récit. 
   Chacun de ces destins seront liés par le même fil conducteur : l'Amour. Car si Comment le dire à la nuit n'est pas un roman d'amour, celui-ci en est son essence même. Il raconte des amours torturées, des amours cachées, des amours inavouées, des amours déçues, des amours déchues, des amours non partagées. L'amour d'une mère pour son enfant, l'amour saphique, l'amour entre deux hommes, l'amour d'un homme et d'une femme, l'amour d'une sœur, l'amour de l'amour... l'amour transcende les âges, les genres et les siècles, il est puissant et n'a pas de limites. Aimer à en perdre sa raison, son cœur, son corps, son âme et sa vie, c'est ce que raconte ce roman qui m'a transcendée et m'a transportée, les yeux inondés de larmes, vers des dimensions inexplorées jusqu'alors.

   Le style de Vincent Tassy est puissant, d'un romantisme qui explose dans une mélancolie profonde, sensuelle, si attirante. Si la figure du Vampire était un style d'écriture, il serait celui de Vincent Tassy tant celui-ci rassemble toutes les caractéristiques habituellement attribuées à cette figure surnaturelle. Sa plume est fluide, nos yeux coulent sur le papier (et cette fois-ci, je ne parle pas de larmes), on ne se lasse jamais, et on en redemande encore.

   Mes personnages préférés sont Egmont et Léopold. Leur histoire d'amour m'a transportée, j'avais rarement vu une histoire d'amour aussi éphémère que belle, tragique et merveilleuse à la fois, deux personnages aussi sensibles et amoureux l'un de l'autre. C'est pour eux que mes yeux se sont emplis de larmes à ma lecture, pour eux que j'ai ressenti des émotions si ardentes.

   Comment le dire à la nuit ne ressemble à aucun roman que ayez lu jusqu'alors. C'est beau, c'est bizarre et familier à la fois, c'est au-delà de tout ce qui est exprimable, que ce soit par des mots, par des gestes. Il est devenu mon roman préféré parmi tous. Une révélation. Un aimant.

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lundi 13 avril 2020

Pretty Dead Girls

Autrice : Monica Murphy
Edition : Lumen
Collection : ///
Parution : 14 juin 2016
Origine : Etats-Unis
Genre : Thriller, Enquête, Jeunesse
Nombre de pages : 460
ISBN : 9782371021723
Résumé :  Belles à tomber.
Parfaites en tout point.
Sauvagement assassinées.
Leur corps est apprêté avec méticulosité, disposé dans une position bien particulière. Leurs visages, parfaitement maquillés, sont tournés selon l'angle le plus flatteur, leurs vêtements coûteux brossés et défroissés. Seul leur cou ouvert d'une oreille à l'autre vient démentir ce tableau idyllique. Seul leur regard vide trahit la vérité : elles sont mortes et bien mortes.
 Pourquoi ai-je attendu autant de temps pour lire ce livre ?
Bon, déjà parce que depuis quelques années maintenant, j'enchaîne les pannes de lecture, certes, même si en cette période de confinement, je suis entrée dans une période de boulimie de lecture où je dévore littéralement tous les livres que je sors de ma PAL. Mais ce roman, Pretty Dead Girls, est si bien, qu'il m'a volé mes heures de sommeil la nuit dernière.

   Pretty Dead Girls est une sorte de croisement entre les séries Pretty Little Liars et Scream Queens. Autant dire que ça partait sans doute mal avec moi puisque, malgré presque dix ans à m'efforcer d'aller au-delà de la saison 1 de PLL (oui, je suis très persévérante), rien n'y a fait, et que je suis passée totalement à côté de Scream Queens, qui raconte l'histoire d'une sororité dans une université américaine frappée par les crimes d'un tueur en série. Mais il y a un truc qui m'a accroché plus que ces séries ne pourront jamais le faire : l'écriture de l'autrice. Celle-ci a eu le don de m'accrocher et de m'emporter dans son histoire en un clin d’œil.

   Dans ce roman on rencontre Penelope Malone, qui est en quelque sorte le parfait cliché de la reine des abeilles de son petit lycée dans la station balnéaire de Cape Bonita, en Californie. Elle est major de sa promo, belle à tomber, présidente de l'association des Cygnes Blancs, une association caritative et bénévole très prestigieuse qui permet d'ouvrir ses membres aux meilleures universités du pays, et très fermée sur son petit monde et ses amis qui font parties des familles les plus riches de l'Etat. Cependant, dès le début de son année scolaire de Terminale, une série de meurtres sur le campus du lycée va frapper ses amies, et surtout, les Cygnes Blancs. 

   Si j'ai autant aimé la plume de l'autrice, c'est d'abord parce que son intrigue est super bien ficelée. Je n'ai pas réussi à deviner qui était le ou la coupable (pour qui je vais prendre le parti par la suite d'adopter le masculin pour parler de l'auteur des meurtres) avant au moins les dernières cent pages, et seulement parce que l'autrice voulait qu'on découvre l'auteur des crimes à ce moment-là. On sent qu'elle maîtrise complètement son écriture, que rien n'est laissé au hasard, tout est pensé pour installer l'atmosphère qu'elle veut installer et nous mener vers les pistes qu'elle veut qu'on exploite.
   L'autrice adopte deux points de vue dans son récit : celui de Penelope, et celui du coupable. c'est assez intelligent comme procédé, car le meurtrier parle beaucoup, se vante beaucoup, et donc laisse échapper de menus indices, suffisamment pour qu'on redoute son prochain coup, mais pas assez pour qu'on puisse avoir une idée certaine de ses intentions, de son prochain coup, ou de son identité, il faut réussir à lire entre les lignes. D'un autre côté, le point de vue de Penelope, qui est interne et donc subjectif, ne nous permet pas d'avoir un temps d'avance sur l'intrigue, nous sommes au courant des choses au moment où elle les apprend, quand elle a peur pour sa vie, on a peur avec elle, sans possible échappatoire pour le lecteur. J'ai beaucoup aimé l'évolution de son personnage, qui, en quelques semaines, passe de la jeune fille hautaine et un chouïa orgueilleuse, qui se préoccupe essentiellement de son image et de son avenir, à une fille plus aventureuse, qui ose beaucoup plus de chose et se libère de l'image parfaite qu'elle cherche à adopter à cause de son entourage.

   Mon personnage préféré reste Cass. Ça faisait un moment que je n'avais pas découvert un personnage masculin qui me plaise et m'intrigue autant dans un roman jeunesse. Il me fait effectivement penser à Toby Cavanaugh dans Pretty Little Liars, pas physiquement, mais dans le traitement du personnage : un garçon mystérieux et taciturne qui a perdu sa famille dans une tragédie criminelle, et que tout le monde croit coupable à cause de son passé et de son lien avec les filles assassinées. C'est au contraire un garçon très doux, intelligent et attentionné, et qui donne beaucoup de relief et toute sa saveur au roman. Mes moments préférés de l'histoire sont d'ailleurs ceux qui impliquent ce personnage.

   Comme dans beaucoup de romans jeunesse, ce que je trouve dommage c'est la fin peut-être un poil précipitée, j'aurais peut-être voulu un climax un peu plus long, avec un peu plus de suspens, un peu plus de dégâts aussi, mais elle est aussi très convenable ainsi. Je recommande chaudement ce roman, et surtout à tous les fans de teen shows à la Pretty Little Liars, Riverdale, Vampire Diaries, etc, parce qu'il y a la même atmosphère un peu cocon et chaleureuse d'un côté, parce qu'on suit des adolescents couvés par leurs familles, insouciants et qui aiment profiter de leur jeunesse, et en même temps, ce frisson inquiétant du danger et des adolescents qui enquêtent, que j'ai aimé retrouver dans ce roman.

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