samedi 25 mai 2019

Le Dompteur d'Avalanches

Autrice : Margot Delorme
Edition : Les Moutons Électriques
Collection : La Bibliothèque Voltaïque 
Parution originale : Août 2018
Origine : France
Genre : Fantasy
Nombre de pages : 215 
ISBN : 9782361835057
   Résumé : Ditto, quatorze ans, tient lieu de guide à des excursionnistes venus des plaines. Un jour, lors de l’attaque d’un monstre des cimes, il se découvre un don pour déclencher avalanches, coulées et crues. Un don puissant.

Or les écouleurs sont craints et haïs par les montagnards. Bientôt, Ditto se retrouve dans la peau d’un paria et contraint à la fuite. En compagnie d’amis inattendus , il va demander son aide à la Lorlaïe, la nymphe du grand glacier.

Mais le marché que lui propose cette dernière lui paraît inacceptable…
   Premier roman de la maison d'édition Les Moutons Electriques que je lisais l'été dernier, je me suis laissée séduire par une couverture qui laissait présager une histoire inspirée du travail d'Hayao Miyazaki, et un résumé aux inspirations clairement empruntées à la culture japonaise.
   Nous rencontrons dans ce roman le personnage de Ditto, un jeune garçon guide dans les montagnes. Alors qu'un monstre des cimes apparaît un jour dans le ciel, détruisant tout sur son passage, Ditto découvre son don pour déclencher des avalanches. De ce fait, Ditto devient le garçon le plus craint de tout le village, et, forcé à fuir, se retrouve poussé en marge de la société. accompagné d'une marmotte et d'un caracal qui parlent, il va devoir effectuer un périple pour demander de l'aide aux dieux des glaciers.

   Si le décor de cette histoire est originale (je n'ai personnellement jamais lu de roman de fantasy se passant à la montagne), j'ai cependant trouvé l'intrigue trop lisse. Notamment en ce qui concerne le pouvoir de Ditto, absolument surpuissant, et qu'il n'a aucun mal à utiliser. Pourtant, il ne le découvre qu'au début du roman, et il ne semble donc pas vraisemblable que le personnage puisse maîtriser son don en si peu de temps. J'aurais aimé le voir échouer au début, pour peu à peu qu'il devienne surpuissant, que l'on sent qu'il acquiert en expérience. Or, l'autrice nous offre un personnage, ordinaire dans les premières pages, qui devient invincible d'un seul coup, ce qui offre quelques facilités d'écriture.
   Cependant, j'ai adoré les personnages, surtout celui d'Etincelle, le caracal que Ditto rencontre en cours de route. Il m'a fait penser à un mélange de Diego dans L'Âge de Glace et Aslan dans Le Monde de Narnia, deux personnages que j'apprécie déjà beaucoup dans leurs univers respectifs. On sent que l'autrice est une amoureuse de la fantasy, car l'intertextualité avec de nombreuses œuvres de fantasy est évidente. L'emprunt aux vieilles croyances japonaises est également omniprésent, notamment avec la présence d'esprits de la nature, que ce soit de la forêt ou de la montagne. C'est un univers apaisant que propose Margot Delorme, et c'est par l'utilisation de termes spécifiques de la montagne qu'elle inscrit son intrigue dans une réalité crue.

   En définitive, et malgré une intrigue assez convenue, je me suis vraiment laissée emportée par cet univers. J'avais des images de Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro, et encore d'autres films d'animation des studios Ghibli dans la tête, et je remercie donc l'autrice pour ce voyage. C'est, dans tout ce qui entoure l'univers que dépeint Margot Delorme, un roman assez original, qui ravira sans doute les amateur de culture japonaise et de fantasy.

    

samedi 18 mai 2019

Crazy Rich à Singapour

Auteur : Kevin Kwan
Edition : Albin Michel
Collection : ///
Parution originale : Avril 2015
Origine : Singapour
Genre : Contemporain
Nombre de pages : 522
ISBN : 9780804171588
   Résumé : Lorsque Rachel Chu débarque à Singapour au bras du délicieux Nicholas Young pour assister au mariage du meilleur ami du jeune homme, elle pense juste passer d’agréables vacances en amoureux. Mais Nick a omis de mentionner quelques petits détails… Sa maison familiale est un véritable palais, il est plus accoutumé aux jets privés qu’aux voitures, et surtout, il est l’héritier le plus convoité de toute l’Asie. Quant au mariage, c’est tout bonnement LE mariage de l’année ! Le séjour de Rachel à Singapour tourne au parcours du combattant, où aucune avanie ne lui sera épargnée. Sans parler de Madame-Mère, bien décidée à écarter définitivement la jeune professeur d’un monde auquel elle n’appartient visiblement pas…
   J'ai découvert ce roman l'an dernier grâce à mon amie Véro, qui tenait autrefois le blog Les Revues de Wéro, mais a vogué vers d'autre têtes de gondoles cieux, grâce à la chaîne Youtube La Mécanique des livres avec d'autres amis, grâce à l'adaptation du livre en film au mois d'août dernier au Etats-Unis.
   Ce livre est le premier tome d'une saga chorale, c'est à dire qui suit le point de vue de plusieurs personnages. Néanmoins, les personnages de Rachel Chu et de Nicholas Young sont ceux qui déclenchent l'histoire. En effet, quand Rachel accepte la proposition de Nick de l'accompagner au mariage de son meilleur ami à Singapour, celle-ci n'imaginait pas à quel point elle s'est enferrée dans les ennuis jusqu'au cou. Car Nick fait partie d'une des familles les plus riches de l'île asiatique, voire du monde, et est de ce fait le parti le plus convoité de Singapour. Le séjour de Rachel ne sera pas de tous repos, car elle va devoir faire face au mépris de la famille de Nick qui considère qu'elle ne le mérite pas, à la jalousie des jeunes femmes célibataires, et elle va se retrouver confrontée à la frontière qui se trace entre les Asiatiques du continent, et les Asiatiques partis d'Asie.

   Vous trouvez que cette description correspond beaucoup à une certaine série américaine répondant au titre de Gossip Girl ? Crazy Rich à Singapour pousse le concept encore plus loin. Kevin Kwan, auteur d'origine singapourienne, connaît le milieu sur lequel il écrit, car il a navigué dans ces hautes sphères, nous pouvons donc considérer cette série comme étant une satire de la société de Singapour aujourd'hui. Les familles sur lesquelles ils écrit font pratiquement partie de la royauté, elles se construisent comme des dynasties, et les problèmes auxquels font face les membres sont d'ordre politique. Rachel Chu ne s'attendait pas à cela lorsqu'elle arrive à Singapour, en pensant passer un mois tranquille avec son copain pendant ses vacances de l'Université dans laquelle elle enseigne aux Etats-Unis.  C'est un roman qui montre l'extravagance poussée à l'extrême, et malheureusement, n'exagère pas lorsqu'il décrit ce que peut acheter l'argent lorsqu'on en a à outrance, et ce qu'il peut faire entre de bonnes mains, mais aussi entre de vicieuses.
   Crazy Rich à Singapour est un roman qu'il faut lire loin de toute source de nourriture, si vous souhaitez garder votre ligne. Parce que la nourriture y est omniprésente, l'auteur y décrivant toutes sortes de plats asiatiques avec moult détails. C'est une occasion qu'offre l'auteur de découvrir un peu de la culture culinaire de Singapour. Par cet aspect, mais également par le fait qu'il introduit également de nombreux mots de mandarin dans le texte, Kevin Kwan nous immerge totalement dans son histoire.
   Enfin, Kevin Kwan aborde également un autre sujet, et c'est le rejet des Asiatiques qui sont partis d'Asie, par ceux qui sont restés. Kevin Kwan nous montre que la société asiatique rejette ceux d'entre eux qui se sont exilés en Amérique par exemple, prétextant qu'ils se sont trop occidentalisés. Alors qu'ils subissent le racisme dans le pays qu'ils ont choisi, ils subissent également le mépris et le rejet dans le pays dans lequel ils trouvent leurs racines. C'est ce qui arrive à Rachel, née en Chine, mais qui a dû s'exiler avec sa mère en Amérique alors que la jeune femme n'était qu'un bébé, et à travers le prisme de sa perception, l'auteur aborde ce sujet avec justesse, étant lui-même sino-américain.

   Comme je l'ai noté plus tôt, Crazy Rich à Singapour est une trilogie chorale, et donc nous y retrouvons de nombreux personnages. Mon favori reste celui d'Alice. J'adorerais, comme elle, avec la fortune qu'elle possède, pouvoir faire les boutiques dans le monde entier, sans me soucier de l'état de mon compte en banque. Elle est géniale, a une super répartie, mais la pauvre a beaucoup de problèmes de couple, et ce, dès le début du roman, on a donc beaucoup d'empathie pour elle.

   Pour finir, je dirais que Crazy Rich à Singapour est une étonnante découverte pour moi, surtout de la part des éditions Albin Michel, chez lesquelles j'ai du mal à trouver mon bonheur habituellement. J'ai commencé ma chronique ainsi, et je termine également avec cette information : le roman a été adapté en film à Hollywood l'été dernier, avec un casting intégralement composé d'acteurs asiatique, ce qui constitue une très agréable nouvelle de la part de la plus grosse entreprise du cinéma occidental dans le monde. Je déplore cependant les efforts très peu fournis de la part de la France pour diffuser le film comme il se doit dans ses salles de cinéma, ayant repoussé la diffusion de plusieurs semaines par rapport aux Etats-Unis, ce qui a sans doute encouragé le visionnage du film en streaming, l'invisibilisant quelques peu aux yeux du public français. Je vous invite à aller le voir, il retranscrit assez bien le roman, et constitue une bonne adaptation du livre.

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