samedi 22 octobre 2016

Charley Davidson, tome 4 : Quatrième tombe au fond

Auteur : Darynda Jones
Edition : Milady
Parution originale : 2012
Genre : Bit-lit

   Résumé : Être Faucheuse, c’est glauque. Et détective privée, dangereux. On peut dire que je cumule. C’est pour ça que j’ai décidé de prendre un peu de temps pour moi. Rien de tel que passer quelques commandes au télé-achat pour reprendre du poil de la bête.
Je ne comprends pas pourquoi Cookie en fait tout un plat ! Ce n’est pas comme si on manquait d’argent : Reyes Farrow, le très chaud fils de Satan, m’en doit plein. Cela dit, pour lui demander de régler sa dette, il faudrait que je sorte de chez moi… Mais avec un pyromane qui met le feu, littéralement, à Albuquerque, et cette femme qui a besoin de mes services parce qu’on cherche à l’assassiner, je préférerais rester en pyjama.
    J'avais bien aimé le tome précédent, mais c'est vrai que je trouvais que l'on avançait très peu dans l'intrigue principale, alors que j'aurais aimé en savoir davantage sur Charley au stade où j'en suis. J'avais l'impression que l'intrigue s'essoufflait, et pourtant, Darynda Jones a réussi à relancer sa saga avec ce tome 4 avec brio. Je ne me suis jamais ennuyée à la lecture de ce tome, l'intrigue est dense, il y a de l'action à chaque page, de l'humour qui marche tout aussi bien, c'est le combo parfait !
   J'avais peur de ne pas arriver à suivre au début, sachant que j'avais laissé cette saga en suspens un bon moment et que j'ai eu beaucoup de lectures entre temps, mais l'auteur nous remet dans le bain très vite en nous rappelant les faits de la fin du tome précédent dès le début.

   On pouvait s'y attendre, Charley se remet mal des évènements de la fin du tome 3. Elle a été torturée et pratiquement mise à mort par l'homme qui à fait vivre l'enfer à Reyes et sa sœur durant toute leur vie. Alors pour compenser, elle passe ses journées devant le télé-achat à défoncer ses cartes de crédit en achetant tout et n'importe quoi. Pour ma part, le télé-achat c'est le truc que je fuis à tout prix quand je me lève tôt le matin et que j'allume la télé. On le trouve sur presque toutes les chaînes, et c'est kitsch à souhait avec les mauvais doublages, les gens qui présentent les ustensiles qui surjouent de manière grotesque et les musiques dignes d'un téléfilm de l'après-midi sur M6. Je comprends très bien alors à quel point Charley était au plus mal si elle préfère rester scotchée en pyjama devant le télé-achat sans jamais sortir, alors qu'elle est tout le temps à vadrouiller partout dans Albuquerque d'habitude.
   Sauf que Charley va devoir se remettre au travail, parce que l'argent ça tombe pas tout cru dans la bouche rien qu'en claquant des doigts, elle accepte donc de prendre l'affaire de Harper, qui aimerait bien savoir qui lui envoie des menaces de mort depuis qu'elle est toute petite. Il faut aussi qu'elle remette la main sur le très chaud Reyes, parce qu'elle a deux mots à lui dire et qu'il lui doit un peu d'argent pour avoir "retrouvé" Earl, l'homme pour lequel il est allé en prison.
   J'ai beaucoup aimé ce tome parce qu'on en sait enfin un peu plus sur le rôle de Faucheuse de Charley. On apprend un peu d'où elle vient, qu'est-ce qu'elle fait sur Terre, quel est réellement son lien avec Reyes. D'ailleurs, on voit beaucoup plus Reyes dans ce tome, pour mon plus grand bonheur. En effet, je trouve que ce personnage, bien qu'il ait un charisme fou, est très effacé dans les autres tomes, et ici il est bien plus présent. L'affaire que prend Charley n'est pas au centre de l'intrigue, Charley met beaucoup de temps à la résoudre mais elle ne prenait pas toute la place. Par ailleurs, il y a plus d'intrigues que d'habitude, qui se croisent et se mêlent, et j'ai beaucoup aimé ça car j'avais l'impression qu'il n'y avait aucun répit, et j'adore ce genre de romans où il y a de l'action à chaque page. Tout est bien dosé dans ce tome, et équilibré.

   Je reproche quand même à ce tome de laisser peu de place aux personnages secondaires, on se concentre vraiment sur Charley et Reyes. Alors certes, il y en a quelques uns que ça m'arrange de voir moins, comme les collègues de Charley, mais j'aime vraiment Cookie, l'oncle Bob, et Rocket, et je suis un peu déçue de les avoir vus si peu dans ce volume. J'ai en revanche été surprise par le personnage d'Amber qui commence à prendre du relief et dont j'apprécie beaucoup la personnalité espiègle.

   J'attends de lire le tome 5 avec impatience, surtout avec le twist de fin (que j'ai certes vu venir depuis le début) qui risque de rajouter un peu de piment dans la vie de Charley !

"Les classiques, c'est ennuyeux" vraiment ?

   Salut toi !
    Je reviens avec un article de type discussion/conseils sur les livres, comme j'aime en faire de temps en temps, par exemple par ici, où je parle de la difficulté de lire des livres imposés, ou encore , où je donne mes astuces pour lire moins cher, et partout.
   Aujourd'hui j'ai envie de faire le point sur les classiques. En France, nous vivons dans un élitisme assez pénible de la littérature, qui serait selon certains divisée en genres et sous-genres, tous plus ou moins dignes d'intérêt. Vous avez déjà connu ce regard méprisant ou moqueur de la personne qui te voit lire Lévy dans le tram ? Ou ce prof qui va comparer un auteur de classique lambda avec un auteur de ce qu'ils appellent la "littérature de plage" pour encenser l'un en rabaissant l'autre, ainsi que ses lecteurs ? Je ne pense pas que ce soit un rapport sain avec la littérature que de mépriser des lecteurs simplement parce qu'ils lisent un genre de livres qu'on n'aime pas. 
   Notre pays est donc élitiste avec la littérature, plus que n'importe quel autre pays. Là où dans d'autres pays on va ouvrir le champ de lecture des étudiants en proposant divers horizons et divers genres, en France, nous nous cantonnons aux "vieux classiques poussiéreux", que l'on nous présente rarement sous un jour attrayant. A un point que les classiques (et la lecture en général) demeurent une mauvaise expérience pour beaucoup de monde encore. 
   Pour ma part, je suis pour déconstruire tout cela, et pour ça, je vais te présenter dix classiques que j'ai adoré, et j'espère que je te donnerai envie de les lire à ton tour ! Tu viens ?

L'Etranger, Albert Camus


   L'Etranger, c'est le premier, et le seul pour l'instant, roman d'Albert Camus que j'ai lu. Alors oui, j'ai pas fait dans l'originalité ce coup-ci. La seule façon d'être moins originale aurait été de commencer avec La Peste, mais bon. 
   On va retrouver le personnage de Meursault, qui est notre personnage principal, à Alger, quand l'Algérie était encore française (la plupart, voire la totalité des romans de Camus ont une histoire qui se déroule en Algérie, lui-même étant né là-bas, et mort avant la décolonisation et la fin de la guerre d'Algérie). Il est notre narrateur, et le roman va employer son point de vue, interne. L'Etranger est divisé en deux parties : on découvre la personnalité de Meursault, sa naïveté, son manque d'épanchement en sentiments et en émotions, ainsi que sa vie dans la première partie, ses amours, amitiés, activités, jusqu'au drame qui est au centre de l'intrigue. Dans la deuxième partie, Meursault est arrêté, questionné, et mis en procès pour le crime qu'il a commis.  
   Je conseille ce roman aux lecteurs de classiques peu aguerris car c'est un auteur du XXè siècle, et qui a une écriture simple, voire simpliste dans ce roman, mais d'une puissance folle. Vous voulez une preuve ? La première phrase du roman : "Aujourd'hui, maman est morte.". Simple, rapide, mais qui emporte le lecteur dès les premiers mots. C'est parfait quand on n'est pas habitué à lire ce genre de roman.

Le Chat Murr, Ernst Theodor Amadeus Hoffmann

 
   Là aussi, c'est un premier roman lu de l'auteur que je vous présente. C'est aussi un des rares romans allemands que j'ai lu, et j'ai adoré l'originalité de celui-ci. J'ai eu la chance de le découvrir pendant ma première année de fac, il faisait partie du programme d'un de mes cours.
   Le Chat Murr se présente comme l'autobiographie d'un chat poète qui a appris à écrire. Vous l'aurez compris, ce roman présente une bonne dose d'humour, ce qui est très original dans un classique à mon avis, et déconstruit l'image du classique ennuyeux que l'on peut avoir. 
   Rien que l'avant propos de l'éditeur annonce la couleur : il explique ainsi que le livre a été édité tel que l'auteur, le chat Murr, le lui a apporté, avec des pages de l'autobiographie de Johannes Kreisler coincées entre ses pages à lui, et que c'est pour ça que l'on retrouve des fragments lacunaires du livre de Kreisler dans celui de Murr. 
   Le livre est une parodie de ce genre littéraire qu'est le Bildungsroman, le roman d'apprentissage, un genre lancé par Goethe. Il est composé de deux parties : les chapitres de Murr, dans lesquels ce chat vaniteux va faire l'éloge de tous ses talents inexistants, et des passages de quelques pages de temps en temps qui racontent l'histoire de l'ami du maître de Murr, Kreisler, qui pour le coup est bourré de talent en musique et vit une histoire d'amour avec Julia. La lecture de ces passages est un peu difficile car c'est décousu, mais très sympa quand même. Ce livre est parfait si vous voulez vous pencher sur la littérature allemande.

Journal, Anne Frank


   Je ne peux pas vous parler de classiques sans vous parler d'un livre qui m'a complètement bouleversée. Pas forcément à cause de son histoire, mais à cause de son Histoire. Bien sûr, on ne peut pas rester indifférent face à un tel livre quand on connaît le contexte dans lequel il a été écrit, et de vivre chaque journée de Anne, jeune fille de 14 ans comme les autres, si ce n'est qu'elle a eu la malchance de naître dans une famille juive à une des pires époques pour ce peuple. Cachée pendant des mois dans cette annexe, elle va raconter ses journées, ses pensées, ses réflexions, elle va confier ses amours, ses colères, ses déceptions, ses peurs, dans les pages de son journal. J'ai une seule envie, un seul désir, à la lecture de ce livre, aller à Amsterdam découvrir la maison d'Anne Frank pour découvrir le lieu dans lequel elle a dû se cacher pour le simple fait de porter une étoile jaune.  C'est à mon avis, un livre que tout le monde, absolument TOUS, devrait lire, car nous avons un devoir de mémoire à faire, et qu'il est plus facile de mesurer l'horreur du passé quand on entend la voix des principaux concernés. 

Poésies, Arthur Rimbaud 


   Je ne suis pas une fan de poésie. Jamais. Je n'y suis pas sensible, je ne comprends pas, et pire encore, ça ne m'intéresse pas. Mais la première fois que j'ai lu un poème de Rimbaud, j'ai été subjuguée. D'habitude, j'ai toujours l'impression que la poésie ne parle que des jolies choses, des choses gaies : l'amour, la nature, la vie, avec de jolis mots qui vont bien ensemble. Mais Rimbaud, lui, il arrive avec son papier et son crayon, et va écrire de la poésie triste, laide et belle à la fois, avec des mots parfois beaux, parfois laids, qui à première vue ne vont pas ensemble mais, assemblés par Rimbaud, rendent beaux sur le papier. Je n'aime pas la poésie, mais je suis amoureuse de celle de Rimbaud. 

Histoires extraordinaires, Edgar Allan Poe

   J'ai décidé de vous présenter un recueil de nouvelles également, car quand on pense "classique", on voit déjà les pavés de 1000 pages de Victor Hugo et les grandes fresques littéraires de Zola et Balzac, mais il y a des classiques bien plus petits, et les nouvelles font parties des plus fins classiques. Je vous présente mon auteur de nouvelles préféré : Monsieur Edgar Allan Poe. Ce sont les premiers écrits policiers que j'ai lu, j'ai eu peur, je me suis posée des questions, et j'ai adoré.

Huis-clos, Jean-Paul Sartre


   Nouveau genre littéraire ici, la pièce de théâtre. Ouaip, j'aime faire dans la diversité. Huis-clos est une pièce de théâtre qui, comme son nom l'indique, se passe en huis-clos (bravo Gaëlle, t'es la reine des réflexions pertinentes). Cela veut dire que toute l'intrigue se passe dans une unique pièce, de laquelle aucun des personnages ne sort dès lors qu'il est entré, jusqu'à la fin de l’œuvre. On va suivre Inès, Estelle et Garcin, deux femmes et un homme, qui se retrouvent, pour d'obscures raisons, emmenés dans une même pièce. Là, ils vont apprendre à se connaître, se disputer, réfléchir, se haïr les uns les autres, et enfin angoisser à l'idée de rester coincés pour toujours les uns avec les autres dans cette unique pièce. Car comme le dit si bien Sartre, "l'Enfer, c'est les autres", et être condamné à ne plus jamais avoir d'espace personnel et seul avec soi-même, c'est la pire chose qui soit. 

Walden, ou la vie dans les bois, Henry David Thoreau


   Vous en avez encore très peu, voire pas du tout vu sur mon blog, mais j'aime énormément le nature writing, ou la littérature de voyage. Mon maître, en matière d'introduction à cette littérature, c'est Henry David Thoreau avec son fameux Walden. Thoreau a un gros ras-le-bol de la révolution industrielle et de la société de consommation en devenir, au XIXè siècle, qui ne lui plaît pas, et va décider de tourner le dos à la civilisation pour revenir à un mode de vie plus simple, dans une petite cahute dans les bois qu'il a construite de ses propres mains, au bord de l'étang Walden dans le Massachussetts. 
Walden est un hymne épicurien, c'est-à-dire des plaisirs simples de la vie, la nature, les animaux, les plantes, et qui m'a donné moi aussi envie de "vivre sans hâte, vivre intensément et sucer toute la moelle de la vie !" 

Mrs Dalloway, Virginia Woolf

  

   Comment parler de classiques sans mentionner la sublime et talentueuse Virginia Woolf ? J'ai lu beaucoup de ses romans déjà, mais mon préféré reste son Mrs Dalloway qui m'a subjuguée. Il s'agit du récit d'une journée dans la vie de Clarissa Dalloway, une Anglaise dans l'Angleterre d'après la Grande Guerre. En parallèle de l'histoire de Clarissa, on s'attarde sur Septimus Warren Smith, un ex-militaire souffrant d'hallucinations qui se défenestre et dont le médecin est invité à la réception que donne Mrs Dalloway ce soir-là. Ce personnage va influer sur les réflexions et les pensées de Clarissa ce soir-là quand elle apprend son sort funeste. 

La Belle et la Bête, Madame de Villeneuve


Je pourrais vous parler de la première version, celle de Madame Leprince de Beaumont, que j'ai étudié à la fac, mais je suis nostalgique de celle de Madame de Villeneuve que j'ai découvert quand j'étais encore enfant. C'est une très belle histoire avec une belle morale sur l'importance de ne pas se fier aux apparences et d'être tolérant face à une personne différente de nous. Je pense que La Belle et la Bête est un très joli classique très facile à aborder, que vous devriez adorer si vous avez vu l'adaptation qu'en a fait Disney.

Les Hauts de Hurlevent, Emily Brontë


    Et oui, plot twist : je ne vous ai pas présenté Orgueil et Préjugés. Le romantisme anglais est un de mes mouvements littéraires préférés, et Orgueil et Préjugés est mon préféré de cette période, mais vu que c'est le préféré de beaucoup de monde, j'ai décidé d'être originale pour une fois et d'en présenter un autre. Les Hauts de Hurlevent est le seul roman de Emily Brontë, sœur de Charlotte Brontë qui signe Jane Eyre. C'est un roman d'amour très dur, où deux des protagonistes, Catherine et Heathcliff, entretiennent une relation très compliquée. C'est à la lecture de ce roman que j'ai compris l'expression "Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas" car ces deux là s'aiment jusqu'à se haïr. C'est l'amour malsain, qui pousse l'un à faire du mal à l'autre et inversement. 
   C'est un roman dont l'intrigue s'étend sur plusieurs décennies, avec des histoires d'héritage, de mariage, d'amour, avec de nombreux personnages et surtout, il faut s'accrocher avec toutes les Catherine dans cette histoire, mais c'est un roman magnifique.

   Et voilà ! J'espère que ces suggestions de classiques vous inspireront ! J'ai essayé de m'éloigner le plus possible des classiques dont on nous rebat les oreilles depuis qu'on est tous petits à l'école, pour vous permettre d'aller vers d'autres classiques, vers d'autres horizons littéraires. Vous pourriez avoir envie de découvrir le reste des romans des auteurs que je vous ai cités, et j'en serais ravie si c'est le cas ! 
   En attendant, je vous souhaite de merveilleuses lectures, et à bientôt pour de nouveaux articles de discussion.

Compteur Livraddict

Bannière Livraddict

Compteur Betaseries

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