samedi 2 juillet 2016

BILAN | La Sélection : première trilogie : La Sélection, L'Elite, L'Elue

Auteur : Kiera Cass
Edition : Robert Laffont
Collection : R
Parution : 2012, 2013, 2014
Genre : Dystopie, Romance


Résumé : 35 candidates. 1 couronne. La compétition de leur vie.
Quand la dystopie rencontre le conte de fées !

Dans un futur proche, les États-Unis et leur dette colossale ont été rachetés par la Chine. Des ruines est née Illeá, une petite monarchie repliée sur elle-même et régie par un système de castes. Face à la misère, des rebelles menacent la famille royale. Un jeu de télé-réalité pourrait bien changer la donne...
Pour trente-cinq jeunes filles du royaume d'Illeá, la « Sélection » s'annonce comme l'opportunité de leur vie. L'unique chance pour elles de troquer un destin misérable contre une vie de paillettes. L'unique occasion d'habiter dans un palais et de conquérir le cœur du jeune Prince Maxon, l'héritier du trône. Mais pour America Singer, qui a été inscrite d'office à ce jeu par sa mère, être sélectionnée relève plutôt du cauchemar. Cela signifie renoncer à son amour interdit avec Aspen, un soldat de la caste inférieure ; quitter sa famille et entrer dans une compétition sans merci pour une couronne qu'elle ne désire pas ; et vivre dans un palais, cible de constantes attaques de rebelles...
Puis America rencontre enfin le Prince. En chair et en os. Et tous les plans qu'elle avait échafaudés s'en trouvent bouleversés : l'existence dont elle rêvait avec Aspen supportera-t-elle la comparaison face à cet avenir qu'elle n'aurait jamais osé imaginer ?

 Attention : Cette chronique a pour sujet une trilogie dans son intégralité. J'essaierai de spoiler le moins possible, mais il s'agit quand même que je donne mon avis sur la totalité de la saga, en l'enrichissant d'exemples tirés des livres. Pour ceux qui ne veulent pas être spoilés, voici ici, ici et , les chroniques séparées de chaque tome. Sinon, je vous propose de lire la trilogie avant cette chronique. Pour les autres, bonne lecture !

   Mon avis est très mitigée sur cette trilogie.
   Je l'ai commencée dans l'esprit que ça allait plus ou moins ressembler à Hunger Games, c'est-à-dire mon Top 1 en matière de dystopie Young Adult, mais version conte de fée. Autant dire que je la commençais dans un état d'esprit très positif.
   De plus, regardez-moi ces couvertures ! Elles sont absolument sublimes. Je peux vous dire que ça en jette dans ma bibliothèque. La collection R des éditions Robert Laffont fait toujours un travail très soigné en ce qui concerne les couvertures de leurs romans, mais là ils ont vraiment mis le paquet.

   Je vais commencer par ce que j'ai aimé dans cette trilogie, parce que j'ai toujours préféré commencer par dire le positif dans chaque chose.
   Eh bien, vous pouvez vous en douter, j'ai aimé toutes les similitudes avec Hunger Games, donc tout ce qui était de l'ordre de la dystopie : le système des castes, proche du système des districts, quoiqu'assez différent quand même, et les problèmes que ce système soulève, plus ou moins bien retranscrit dans l'histoire, à travers les personnages d'America et Aspen et de leurs familles, et avec le soulèvement des Renégats qui viennent régulièrement s'introduire dans le château d'Iléa ;
   J'ai aussi aimé les révélations sur le passé du royaume d'Iléa, et le fait que l'on apprenne que son fondateur n'avait pas que de bonnes intentions ;
    Et enfin, les rencontres d'America et Maxon avec les Renégats, ce qui nous permet de constater la vie de ceux qui, contrairement aux privilégiés de ce monde, n'ont pas la chance de manger ne serait-ce qu'un quignon de pain par jour.
    En ce qui concerne les personnages, j'ai beaucoup aimé chaque fois que Maxon se rend compte de la misère dans laquelle vit la majorité de son peuple, et les réactions que cela engendre chez lui. J'ai aimé chaque fois qu'il tient tête à son tyran de père, ainsi que son courage face à lui, quand on connaît leurs relations plus que cahoteuses. J'aime beaucoup sa personnalité : heureusement pour lui, il a plus pris du côté de sa mère que de son père. Ce n'est pas du tout un petit prince vaniteux et prétentieux, au contraire, il tente de se montrer prévenant envers tout le monde, et pense toujours aux gens autour de lui avant de penser à lui.
   J'aime beaucoup America aussi. C'est une fille courageuse et assez intrépide (cette course-poursuite dans les bois avec les Renégats !) qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense et sait se défendre. Évidemment qu'elle m'a fait penser à Katniss sur certains points : elle arrive d'une des castes les plus misérables et méprisées par les privilégiés de ce monde, pour se retrouver sous les feux des projecteurs, et en plus, elle viole les règlements de sa caste, mais non pas pour aller chasser, mais pour voir son fiancé, d'une caste inférieure à la sienne.

   Ce que je n'ai pas aimé, à présent. Et bien, tout le côté romance, qui est beaucoup trop présent à mon goût et supplante le côté dystopie qui aurait pu être mieux exploité.
   Déjà, il y a des triangles amoureux. J'en ai ras le bol des triangle amoureux dans les romans, et dans les séries/films, bref, partout. J'ai rien contre le principe en fait, mais c'est la forme qui me soûle. Dans chaque triangle amoureux que je rencontre, on trouve toujours cette disposition : garçon - fille - garçon. Vous allez pas me dire qu'autre chose n'est pas possible ? Ce serait pas bien, de temps en temps, d'avoir : fille - fille - fille, ou garçon - garçon - garçon, ou encore, tiens, l'originalité poussée à l'extrême : fille - garçon - fille ? Non non, c'est toujours la même chose, et ça me : soûle. Bref, ici nous avons le trio Aspen - America - Maxon, et ce qui me dérange, encore plus que dans tous les autres triangles, c'est que Aspen, il sert à rien dans l'histoire. Ah, si, il est le garde perso d'America, super, comme si un autre garde lambda n'aurait pas suffit à l'histoire. Il est là uniquement pour faire hésiter America à continuer la Sélection, alors que, 1) sa participation sert aussi à sa famille, cela lui rapporte de l'argent et 2) c'est Aspen lui-même qui a poussé America à entrer dans la compétition. Il ne sert qu'à rajouter du drama amoureux à l'histoire alors qu'avec toute l'intrigue que développe Kiera Cass autour de ce thème-là, ce n'était vraiment pas indispensable. Elle aurait pu, à mon sens, développer plus sa partie dystopie et laisser tomber l'idée du triangle. Aspen aurait servi à quelque chose au moins, s'il avait, en tant que garde et donc personne apte à combattre, peut-être pris la tête de la rébellion, ou quelque chose dans ce goût-là.
   Ce qui me dérange, c'est que, l'histoire étant au cœur de la Sélection, notre personnage principal, America, est coupé du monde extérieur, elle est confinée dans cet espace clos, cette espèce de cage dorée, et donc on ne sait pas ce qu'il se passe dehors. Ce n'est pas une dystopie dans laquelle les choses bougent, dans laquelle on veut renverser le pouvoir. Ce que le peuple voit, c'est qu'il aime bien Maxon, et qu'il aimerait bien le voir sur le trône avec une femme des castes inférieures, pour qu'elle puisse proposer des lois qui mettent toutes les castes sur un pied d'égalité jusqu'à, pourquoi pas ? dissoudre ce système.

   Puisque nous somme de l'autre côté du décor, nous ne sommes pas du côté des opprimés, mais de celui des "oppresseurs". Et on comprend que, comme les "oppresseurs" sont confinés dans leur château, le peuple les voit, notamment à la télé, mais eux ne voient pas le peuple, ce qui est problématique pour bien gérer un pays. Et on apprend à les connaître, ces oppresseurs, et à les apprécier. On apprend que Maxon est bon, et veut faire changer les choses à Iléa à partir du moment où il apprend de la bouche d'America que son peuple vit dans la misère pour la plupart. On apprend que la reine est douce, et croit qu'America peut faire changer les choses et être une bonne reine à son tour. Et on apprend que le véritable oppresseur, c'est le roi, qui continue la tâche que le fondateur d'Iléa avait commencé, c'est-à-dire continuer à instaurer une hiérarchie des castes pour diviser le peuple et l'empêcher de se soulever contre le gouvernement. C'est aussi pour cela que le roi ne veut pas que Maxon épouse une Cinq, en l'occurrence, America, car elle pourrait bien, en accédant au pouvoir, détruire ce système que le roi veut préserver.
   Ce n'est donc pas une trilogie qui conclue une dystopie dans son dernier tome, mais une trilogie qui met en place les choses pour commencer à la conclure. La fin de cette trilogie n'en n'est pas vraiment une, c'est un commencement qu'écrit Kiera Cass à la fin de L'Elue. Mais cette fin-commencement est trop rapide à arriver, elle me semble quelque peu bâclée, et c'est une autre source de désappointement pour moi.

   La Sélection reste tout de même une bonne petite trilogie très divertissante qui se lit vite en plus, mais si vous voulez vous y essayer, ne partez pas dans votre lecture avec l'optique que c'est une dystopie pure, car vous seriez un peu déçus, comme moi.
   Je lirai tout de même, sans doute, la deuxième trilogie de Kiera Cass qui raconte une autre Sélection, celle de la fille de Maxon et America. J'ai d'ailleurs déjà L'Héritière dans ma PAL.

   Je vous souhaite d'excellentes lectures, et à bientôt pour une prochaine chronique !

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