vendredi 12 août 2016

Harry Potter and the Cursed Child

Auteurs : JK Rowling, John Tiffany & Jack Thorne
Edition : Little Brown (UK)
Parution originale : 31 juillet 2016
Genre : Fantastique, théâtre

Résumé : THE EIGHTH STORY. NINETEEN YEARS LATER.

   Harry Potter résume, comme pour beaucoup d'autres personnes de ma génération, toute mon enfance et mon adolescence. J'ai grandi aux côtés de Harry, Ron et Hermione, j'ai marché dans les couloirs de Poudlard avec eux, mangé à leur table dans la Grande Salle, vécu dans la salle commune de Gryffondor avec eux, je me suis battue et ai eu peur à leurs côtés. Harry Potter, pour ceux qui comme moi ont grandi avec cette saga, c'est bien plus qu'une série de sept livres que nous avons aimé. Qu'on le veuille ou non, cette saga a participé à construire tout notre être, à faire ceux que nous sommes aujourd'hui. Chaque année, durant notre enfance/adolescence, un nouveau tome des aventures de Harry sortait, un nouveau film que l'on s'empressait d'aller voir au cinéma. Et notre amour pour cette saga unique persiste aujourd'hui, quand je vois l'engouement qu'il y a autour du film Fantastic Beasts qui va bientôt sortir et prend place dans l'univers de Harry Potter, ou autour de la pièce de théâtre nouvellement écrite, Harry Potter and The Cursed Child.
   Pourquoi une si longue intro pour faire une ode à mon amour pour Harry Potter ? Pour que vous puissiez prendre la mesure de ma déception à la lecture de cette pièce de théâtre, et que, malgré mon amour inconditionnel pour cette saga, je ne peux pas ne pas donner un avis objectif et impartial. Je précise que je n'ai lu que le texte, que je ne suis pas allée voir la pièce à Londres comme d'autres chanceux, car la représentation, pour le coup, doit être sublime, et que je juge donc cette pièce en tant que texte, et non avec la représentation qui va avec. 

   Il y a beaucoup de choses qui me dérangent dans cette pièce, mais je ne vais parler que des trois éléments les plus décevants à mon avis.
   Il y a d'abord le format. Le genre. La pièce de théâtre n'est pas un format adapté à un univers aussi riche que celui de Harry Potter. Ce que j'aimais, dans les premiers livres, c'était les descriptions, les récits, les ellipses, le temps qui s'étire, les aventures des personnages autres que leur quête principale, tout ce qui fait un roman. J'aimais voir mes personnages prendre vie sur le papier, et non juste servir une intrigue. Ce qui fait l'avantage mais aussi l'inconvénient de la pièce de théâtre, c'est que c'est un format qui va droit au but. Pas de digressions, on n'a pas le temps, le texte doit pouvoir tenir en deux ou trois heures de représentation. Dans cette pièce, nous n'avons qu'un très bref aperçu des décors par exemple, car ils sont présents dans les didascalies, or c'est ce que j'aime dans Harry Potter, les décors. Je pense d'ailleurs que l'auteur, qui n'est pas JK Rowling en l'occurrence*, a eu un peu de mal à se conformer au style de la pièce de théâtre, car certaines didascalies n'ont pas le style laconique qu'elles doivent avoir, elles sont parfois romancées quelque peu. Harry Potter a un univers bien trop grand pour tenir dans une pièce de théâtre et rester un monde attractif.
   Je voudrais également qu'on jette un œil sur les personnages. Personnellement, je n'ai pas retrouvé les personnages que je connaissais des livres d'avant, et je ne me suis pas attachée aux nouveaux. Le gros problème, c'est qu'on a suivi Harry, Ron, Hermione et Drago pendant des années, toutes leurs années d'école en fait, et sur ce laps de temps, nous les connaissions par cœur. Le problème qui est le nôtre, c'est que nous avons un blanc de dix-neuf ans dans l'existence de ces personnages. Nous ne savons pas ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont fait, nous ne savons pas comment ils se sont construits mentalement depuis dix-neuf ans. Ce sont des adultes à présent, plus des ados, et un adulte pense différemment d'un ado. Je ne reconnais plus les personnages que je connaissais avant. Quant aux nouveaux personnages, ceux que l'on voit le plus sont Albus et Scorpius (là aussi, défaut de la pièce de théâtre, il faut un nombre limité de personnages pour monter sur scène) et ces deux là devraient être privés de desserts à vie pour les bêtises qu'ils ont fait tout le long de la pièce. J'avais envie de rentrer dans le livre et aller les secouer.
   *EDIT : J'ai eu l'occasion de m'en apercevoir en lisant la chronique de Milleetunelectures, c'est donc sûrement une autre des raisons qui font que les personnages sont difficilement reconnaissables.
   Le troisième élément qui me déçois, c'est l'intrigue. ON S'EN CONTREFICHE. Dans les grandes lignes, c'est : il reste un Retourneur de Temps intact, alors allons sauver de la mort un personnage secondaire qu'on a tous oublié depuis la fin du tome 5. Et tout ceci va créer un effet papillon sur le monde actuel. La vérité, c'est qu'on s'en fiche qu'il soit mort finalement, c'était triste sur le moment, mais demandez à n'importe qui quelle mort l'attriste le plus dans toute la saga, il ne dira jamais ce nom. Je trouve cela triste que la pièce de théâtre ai choisi le thème du retour dans le passé comme intrigue, parce qu'alors elle n'existe pas pour elle-même, mais pour faire plaisir aux fans de la saga pour qu'ils revoient tous les personnages qu'ils aimaient, au lieu de se construire une identité propre. Le retournement de situation (que l'on attendait tous je pense, je ne le cache pas) qui arrive au début du roman, quand Albus arrive à Poudlard, aurait pu constituer une très bonne intrigue. J'aurais voulu voir une année de Albus Potter et Scorpius Malefoy à Poudlard, essayant d'accepter qui ils sont et qui sont leurs parents, et redorant le blason de leur maison à Poudlard. Ça m'aurait beaucoup plus plu que ça.

   Cependant, Albus Dumbledore a dit un jour : "Happiness can be found even in the darkest of times if one remembers to turn on the light". Alors c'est ce que je vais faire. Je vais allumer la lumière. Voici ce que j'ai aimé dans la pièce de Harry Potter and The Cursed Child
   J'ai aimé le début. Qui reprend exactement à l'épilogue de Harry Potter et les Reliques de la Mort. Ce fut l'instant de nostalgie qui m'a fait frissonner, car je me suis vraiment sentie de nouveau embarquée dans ce monde que j'aime tant, à ce moment-là. 
   J'ai beaucoup aimé l'amitié entre Albus et Scorpius. Un Potter et un Malefoy, meilleurs amis, nous n'aurions jamais osé espérer cela dans les sept premiers tomes. Et c'est une très belle amitié, basée sur de l'amour, de la confiance, de l'entraide, une belle amitié non comprise par Harry au début, qui évidemment continue de prendre toutes les mauvaises décisions quand il réfléchit tout seul. 
   Quoi que j'en ai dit plus haut, j'ai aimé retrouver les personnages que j'ai aimé dans la saga. Rogue, Dumbledore, McGonagall, etc, j'adore ces personnages et j'ai été ravie de les revoir. Il y a également quelques retournements de situations, notamment au début, dans l'acte I, que j'ai beaucoup apprécié, j'ai aimé la prise de risques. Même si les auteurs ont fait beaucoup dans la facilité par la suite. 

   Voilà. C'était la dernière histoire de l'univers de Harry Potter, et je suis déçue. Faire cette pièce de théâtre, c'était un peu comme étirer le beurre sur une tartine trop grande encore et encore, alors qu'il y en a trop peu. Ce n'était pas une bonne idée. Pas comme ça. 
   Mais ne vous méprenez pas. Je n'ai pas aimé cette pièce, cela ne veut pas dire que je renie ma saga préférée de tous les temps. Pour moi, depuis toujours, et à jamais, Harry Potter rimera toujours avec un autre mot, si significatif pour nous tous : Always.


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