jeudi 13 octobre 2016

Galavant | Chronique Séries

Titre original : Galavant
Créée par : Dan Fogelman
Origine : Etats-Unis
Première diffusion : 4 janvier 2015
Sur : ABC (USA)
Vue en : VOSTFR
S'étend sur : 2 saisons, 18 épisodes
Statut : Terminée depuis le 31 janvier 2016

Avec : Joshua Sasse, Timothy Odmundson, Vinnie Jones, Mallory Jansen, Karen David, Luke Youngblood

   Pitch : Les aventures du chevalier Galavant, déterminé à récupérer son happy ending après que le méchant roi Richard ai kidnappé sa douce Madalena. Ses aventures, et les revers qui vont avec, sont ponctuées de numéros musicaux.
Attention : Cette chronique porte sur une série entière. Mon but est de faire découvrir cette série à ceux qui ne la connaîtraient pas, mais je ne peux pas promettre qu'il n'y aura aucun spoilers.

    Way back in days of old, there was a legend told... à propos d'un héros et de ses compagnons de voyage ma foi fort bien étranges.
   La série fait le récit des aventures d'un chevalier qui s'appelle Galavant, un nom cliché de chevalier beau, fort, valeureux et plein d'abnégation comme on en trouve dans les romans courtois du Moyen Âge (croyez-moi, je sais ce que je dis, j'en ai mangé l'année dernière du roman médiéval à la fac). Celui-ci, dans les trente premières secondes du pilot, va perdre sa bien-aimée Madalena, kidnappée par le vil roi Richard, partir à sa rescousse les cheveux au vent, galopant sur son fidèle destrier pour la récupérer, arriver en plein milieu du mariage juste avant l'échange des vœux, pour finalement... complètement échouer, parce que Madalena est une femme vénale qui préfère rester avec le roi parce qu'il est riche et qu'il peut lui acheter plein de trucs et que c'est mieux qu'une vie d'amour dans une cahute en forêt pour finir par attraper la syphilis, m'voyez.


     Et tout ceci se passe dans les trente premières secondes, pourquoi ? Tout simplement parce que la série est une bonne petite comédie musicale, avec une grande dose d'humour, et que tout le début du pilot jusqu'au générique et l'affichage du titre, se déroule dans une chanson, commençant par les deux répliques en anglais que je vous ai mis au début de la chronique. Chaque épisode d'ailleurs va commencer avec une chanson, soit qui rappelle les évènements passés dans l'épisode précédent, où qui raconte ce que font les personnages en début d'épisode, où encore qui annonce en quelque sorte le programme de l'épisode en cours. Les chansons que l'on trouve dans le reste des épisodes agissent comme des chansons d'un film d'animation Disney, et la comparaison n'est pas fortuite, car Glenn Slater et Alan Menken, les compositeurs des musiques de Galavant, ont également composé des musiques pour Disney, notamment La Belle et la Bête, Aladdin, La Petite Sirène et Raiponce, et Glenn Slater est également compositeur de musiques pour des comédies musicales, ce qui explique assez bien le côté Broadway de certaines pièces musicales de Galavant. Ces chansons servent donc souvent à évoquer un long passage de temps, un état d'esprit d'un personnage, une action en cours ou à suivre, en clair, chaque chanson a une fonction dans la série et n'est pas gratuite.


      Galavant est aussi une série dans laquelle on trouve beaucoup d'humour. D'abord, les personnages ont tous un côté cliché de ce qui fait le stéréotype de leur perso (le Chevalier, l'Ecuyer, le Roi, la Princesse, etc) qui sera très exacerbé de façon à faire rire le spectateur, même si pour ma part les clichés sont une facilité scénaristique qui me fait lever les yeux au ciel, mais ils sont sauvés parce que relevés par une caractéristique inattendue qui va aussi le surprendre agréablement : le roi a un physique très viril et il aime conquérir, mais a également un côté fleur bleue qui nous fait nous attendrir sur son personnage, qui n'est pas un mauvais bougre finalement ; Madalena semble douce et fragile au début mais se révèle être vicieuse, mais en même temps on se prend d'affection pour son personnage de femme forte et indépendante, etc.


    De plus, cette série fait un truc que j'aime beaucoup : elle brise le Quatrième Mur. Le Quatrième Mur, dans toute production artistique ou culturelle, c'est cette sorte de ligne invisible qui sépare le spectateur de l’œuvre. Quand l’œuvre brise le Quatrième Mur, celle-ci reconnaît qu'elle est une œuvre (littéraire, cinématographique, télévisuelle, etc) avec ses propres codes et ses propres règles, et joue avec eux et le spectateur. En d'autres termes, Galavant reconnaît face au spectateur qu'elle est une série télévisée, avec ses propres codes (découpée en saisons, puis en épisodes) ses propres règles (elle risque de ne pas être renouvelée à cause de ses audiences catastrophiques, et en plus elle manque de budget pour faire revenir certains personnages) et joue avec. Par exemple, en fin de saison 1, la dernière chanson porte sur "ce qui pourrait se passer dans la saison 2 si jamais, au cas où, avec un peu d'espoir, la série était renouvelée pour l'année d'après" ou encore quand dans la saison 2, Sid, l'écuyer de Galavant, arrive dans le tout dernier épisode avec une armée de pleins de personnages que l'on a vu tout au long de la série. Galavant lui demande alors où sont les personnages emblématiques, comme le roi des Géants et le roi des Pirates, et Sid lui répond que "la série n'avait pas assez de budget pour se permettre de faire venir des personnages aussi importants, du coup ils ont pris les figurants les moins chers". C'est ce genre d'humour que j'apprécie particulièrement dans ce genre de série.
   D'autre formes d'humour, sous forme d'intertextualité, sont présentes dans cette série : beaucoup de références à la légende arthurienne, notamment avec l'épée de Richard qu'il a trouvée fichée dans un rocher et qu'il est le seul à pouvoir planter et délivrer de la pierre ; mais aussi des références à l’œuvre de Tolkien, que ce soit le Seigneur des Anneaux, avec le titre du dernier épisode, One True King (To Unite Them All) qui fait clairement référence à l'Anneau Unique "pour les gouverner tous, et dans les ténèbres les lier" ou encore Bilbo le Hobbit, quand quelqu'un demande à Sid s'il serait prêt à participer à une aventure, comme Gandalf à Bilbo au début du roman. J'aime beaucoup également quand une œuvre fait des clins d’œil à d'autres œuvres cultes.

 
    On trouve également un message féministe dans quelques épisodes, et ça, c'est cool. Ce sont surtout les personnages de Madalena, Isabella et Roberta qui sont toutes les trois des femmes fortes à leur manière : Madalena a certes dû intriguer pour arriver au pouvoir, mais elle a surtout su se débarrasser des hommes qui l'empêchent d'être libre et de faire ce qu'elle veut, pour enfin exercer son pouvoir comme elle l'entend. Isabella a l'air à première vue d'être le cliché de la petite princesse parfaite qui entre dans le rang et très arrangeante pour les hommes qui l'entourent, mais elle sait se battre à l'épée, a de l'aplomb, dirige une armée et c'est elle qui entraîne Galavant lors du premier tournois de joute. Roberta, pour sa part, est la seule à se joindre à Galavant dans son armée pour aller libérer Isabella, par amour pour Richard, oui, mais sur le nombre d'hommes présents à ce moment là, elle est la seule volontaire pour aller se battre, et elle se bat plutôt bien.  


   C'est presque dommage qu'une aussi bonne série s'arrête maintenant après seulement deux saisons et une vingtaine d'épisodes, mais d'un autre côté la saison 2 est si parfaite que ce serait dur de ne pas se sentir un peu déçus après un tel niveau dans la dernière saison. Même si on peut quand même déplorer son manque de diversité au niveau du casting (beaucoup d'hommes blancs, très peu de femmes charismatiques, que des hétéros), mais qui correspond plus ou moins à ce que l'on s'attend à voir dans un roman courtois du Moyen Âge par exemple. Pour se moderniser un peu, j'aurais aimé un peu plus de diversité car, à part le personnage de l'écuyer Sid dont l'acteur, Luke Youngblood est noir, tous les autres personnages se ressemblent. Galavant reste cependant une excellente série que je vous recommande chaudement, surtout pendant cette période froide et paradoxalement chaleureuse de l'automne/hiver, car elle met du baume au cœur et porte en elle un esprit bon enfant qui vous rajeunira d'au moins dix ans. Foncez à bride abattu sur votre fidèle destrier sur la route de Galavant, vous ne pourriez en ressortir que ravis !


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