samedi 8 avril 2017

Jessie

Auteur : Stephen King
Edition : J'ai lu
Parution originale : 1992
Genre : Horreur
   Résumé : Gerald Burdingame aime pratiquer des jeux sexuels pervers : il menotte sa femme Jessie à leur lit pour lui faire l'amour, ce dont elle se lasse grandement. Elle finit par refuser un jour dans leur résidence secondaire au bord d'un lac, ce que son mari refuse d'entendre. Elle va alors le repousser violemment d'un coup de pied, ce qui va mener Gerald à la crise cardiaque, puis jusqu'à la mort. Jessie se retrouve alors seule, nue, enchaînée à un lit dans une maison où personne ne peut l'entendre, à part ce chien errant en quête de repas et cet homme caché dans l'ombre qui la dévisage...

   J'ai retrouvé ce livre dans ma bibliothèque il n'y a pas très longtemps, et j'ai été surprise d'y voir une page cornée indiquant que je ne l'avais pas terminé. Surprise, parce que j'avais beaucoup aimé le début, et je ne comprenais pas ce qui m'avait fait reposer le livre à l'époque. Il y a des fois comme ça, on se demande ce qui nous passe par la tête. J'ai donc stoppé pour un instant ma lecture de Aurélien de Aragon, le temps de terminer enfin ce livre, et je vous en parle ici aujourd'hui.
    Ce roman est un quasi-huis clos, dont l'intrigue se passe, comme pour la plupart des romans de Stephen King, quelque part dans l'ouest du Maine, pas loin de la ville de Derry d'ailleurs, la ville qui accueille en son sein l'intrigue de Ça de Stephen King. Jessie Burdingame se retrouve bien démunie et se sent bien sotte quand, se rendant compte que son mari se fichait complètement du consentement de sa femme dans ses petits jeux sexuels, elle fut prise de panique et l'envoya bouler à l'autre bout de la pièce d'un coup de pied de bourricot qui l'envoya littéralement au septième ciel. Sauf que, du coup, y a plus personne pour venir desserrer ses menottes qui sont quand même sacrément bien serrées. C'est à ce moment que commence l'horreur pour Jessie, qui va passer les prochaines vingt-quatre heures à tenter de se libérer, repoussant les limites de son courage et de la folie tandis qu'elle se noie dans les différentes voix ovnis qui naissent peu à peu dans sa tête, faisant refleurir son passé traumatisant.

   Jessie est sans doute un des livres de Stephen King qui m'ont le plus fait sortir de ma zone de confort. Je sais que c'est un avis à double tranchant pour les lecteurs de ce livre, certains se sont profondément ennuyés, d'autres ont adoré, et je fais partie de la seconde catégorie de personnes.
   Le livre prend le point de vue de Jessie, et on ressent sa solitude et son angoisse croissantes au fur et à mesure que l'on tourne les pages. Après les 100 premières pages qui nous font entrer dans ce livre avec le synopsis que je vous ai décrit, il y a sans doute une question légitime à se poser : qu'est-ce que le maître du suspense a d'aussi intéressant à dire sur cette femme attachée à son lit qui mérite 300 pages ? L'histoire n'aurait-elle pas tendance à s'essouffler au bout de quelques dizaines de pages, étant donné l'unique personnage et le manque d'action ? Il n'en est rien en vérité, Sous sa surface de femme d'avocat désabusée et un peu superficielle se cache un personnage bien plus profond que cela, avec un passé traumatisant qui refait surface au plus mauvais moment de sa vie, amenant sur le tapis un thème cher à l'univers de Stephen King, et qui est l'enfance. Ce sont 300 pages de pure angoisse et parfois de gêne, questionnant les limites de l'instinct de survie sans cesse repoussées. J'ai senti une certaine intertextualité avec la série de films Saw, une quinzaine d'années avant la parution du premier film puisque celui-ci sort en 2004, mais ces derniers se seront peut-être inspirés de Jessie pour le concept. Est-ce que Jessie est vraiment prête à tout pour survivre, et se libérer, même à songer aux pires moyens ? Le suspense est parfois insupportable, et j'ai même dû poser le livre au moment du climax, parce que c'était trop, trop de détails macabres. Mais ça, c'est parce que je suis une petite nature. En parlant d'intertextualité, j'ai beaucoup aimé la référence à Ça vers la fin du roman, à propos de la créature que Jessie "croit" voir dans sa folie.
   Je terminerai cette chronique en vous partageant ce petit article sur lequel je suis tombée par hasard, annonçant le tournage d'une adaptation du roman Jessie de Stephen King par Mike Flanagan, qui devrait sortir en 2017. Apparemment, Stephen King a adoré ce qu'il en a vu, ce qui promet j'imagine un film d'une grande qualité et sans doute très angoissant, que j'ai hâte de voir !

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