mardi 7 novembre 2017

GLOW | Chronique Série

Titre original : GLOW
Créée par : Liz Flahive & Carly Mensch
Origine : Etats-Unis
Genre : Comédie
Première diffusion : 23 juin 2017
Sur : Netflix
Vue en : VOSTFR
S'étend sur : 1 saison, 10 épisodes
Durée d'un épisode : 35 minutes
Statut : En production
Avec : Alison Brie, Betty Gilpin, Sydelle Noel, Britney Young, Marc Maron
   Pitch : Ruth est une actrice au chômage qui enchaîne les auditions et les déceptions. Elle se présente suite à une annonce recherchant des femmes "non conventionnelles". Sur place, elle apprend qu'il s'agit d'un spectacle de catch féminin télévisé, GLOW. En parallèle, elle doit gérer ses erreurs passées avec le mari de sa meilleure amie, la vedette de GLOW.
   Si on m'avait dit un jour que je me prendrais d'affection pour quoi que ce soit qui ait un rapport avec le catch, je crois que j'aurais ri au nez de cette personne. Et pourtant, GLOW, la nouvelle série de Netflix qui rend hommage aux Gorgeous Ladies Of Wrestling (= les Sublimes Dames du Ring), une série éponyme de catch féminin diffusée dans les années 80, est une de mes séries préférées de 2017, voire une de mes préférées tout court.
   GLOW raconte l'histoire de Ruth, une actrice au chômage qui peine à trouver du travail au début de la série et enchaîne les auditions sans jamais être rappelée. Elle se pense ratée, car elle ne trouve ni travail, ni mec, ni objectif dans la vie. En plus, elle a commis une grosse erreur avec le mari de sa meilleure amie un soir où elle avait forcé sur la bouteille, ce qu'elle regrette amèrement. Sa vie bascule le jour où elle est appelée pour une audition pour un casting recherchant des "femmes non conventionnelles". Elle s'aperçoit alors qu'elle va participer à un show mettant en scène des matchs de catch féminin, pour un programme télévisé intitulé GLOW, Gorgeous Ladies Of Wrestling. N'y prêtant que très peu de crédit et ne le prenant pas au sérieux au départ, Ruth va finir par s'investir pleinement dans ce monde de paillettes, de castagne et de costumes hauts en couleur.

   L'aspect le plus réussi de cette série à mon sens, c'est le respect de l'atmosphère d'époque. La série est kitsch au possible, mais dans un sens positif du terme, que ce soit au niveau de la mode, où l'on retrouve l'esthétique de l'époque disco (on a l'impression de voir des clins d’œil à Fame ou Flashdance à certains moments de la série), mais aussi dans le choix de la caméra, qui donne un aspect fuligineux caractéristique de l'image que donne une cassette VHS, et contribue à immerger le spectateur dans cette époque très haute en couleur. Ces éléments combinés donnent l'impression, dans les scènes de catch de la série, de suivre un véritable show télévisé produit dans les années 80. Il n'y a qu'à regarder un extrait du pilot de la série originale, près de 40 ans séparent celle-ci de la série de Netflix, et on sent vraiment l'effort fourni pour que le show rende le meilleur hommage possible.

 
Opening theme of the original GLOW show

     Si vous cherchez un show à personnages, cette série ne risque pas de vous plaire. Ce n'est pas le genre de série qui est faite pour développer des personnages ou des relations entre ceux-ci, du moins ce n'est pas le but de cette première saison. Tout simplement parce que cette saison 1 est là pour nous montrer exclusivement les coulisses d'un show télévisé de catch féminin. Les actrices jouent le rôle de personnages qui jouent un rôle eux-même, c'est une mise en abyme du travail d'acteur.ice, et on ne peut tout simplement pas s'attacher à des personnages qui se cachent derrière un rôle. Cependant, j'aime beaucoup la dynamique des filles dans leur travail, elles rendent vraiment bien sur le ring, et le point positif, c'est qu'elles sont toutes très différentes les unes des autres. C'est la même réflexion que j'ai fait dans mon article sur Orange is the new Black, et ce n'est pas anodin : Jenji Kohan, la showrunner de cette dernière série, est productrice exécutive sur GLOW, et cela se sent quand on regarde le show, je n'ai absolument pas été étonnée quand j'ai eu l'information. 
   GLOW aborde également le thème de la misogynie et le sexisme dans le milieu du catch, notamment à travers le personnage de Sam, l'entraîneur des filles qui se montre particulièrement détestable dès le début de la série. Le problème que j'ai avec ce personnage, c'est que plus on avance dans la série, moins son personnage misogyne se fait caricatural et il se fait plus nuancé, mais pas dans ses opinions. On commence même à l'apprécier. Et ça m'embête un peu, car c'est la parfaite illustration du sexisme intériorisé : les filles voient bien qu'il les traite comme des personnes inférieures, mais elles finissent par laisser couler, et même par l'apprécier. Le souci, c'est que ce n'est pas évident que la série illustre le sexisme intériorisé et banalisé à travers ce personnage, et heureusement que les filles sont là pour montrer des modèles de femmes, chacune fortes à leur manière.


  
   GLOW met en lumière le travail en amont d'un show télévisé de catch, c'est-à-dire l'élaboration d'une histoire (oui, parce que le catch c'est pas juste des mecs ravagés du cigare qui se tapent sur la pomme), de préférence une histoire qui glorifie les Etats-Unis et gonfle l'ego des spectateurs ; l'apprentissage de figures de catch ; l'écriture de personnages très caricaturaux : le personnage de la mère américaine, celui de l'ennemie russe, celle qui vit sur les cotisations, etc... on se rend compte que le catch aux Etats-Unis est un vrai moyen d'un côté pour pointer du doigt ce qui ne fonctionne pas dans le paysage politique, social, économique américain, et dans le monde (d'ailleurs, beaucoup de catcheurs professionnels supportent des associations et autres organisations qui aident à enrayer l'analphabétisation dans le monde, ou supportent la recherche contre le cancer) mais paradoxalement, il cherche à conforter le spectateur moyen américain dans ses opinions (la Russie est l'ennemi, l'Américain est gentil).


   En définitive, GLOW est, très subjectivement, une des meilleures séries que Netflix ait produit jusqu'à aujourd'hui, mais même objectivement, il s'agit d'une excellente série. Elle mêle hommage à une véritable institution aux Etats-Unis, et messages forts de dénonciation sur de nombreux sujets de société très importants. C'est aussi une série très divertissante, avec une super B.O. d'ailleurs, en tous cas pour ceux qui adorent la musique des années 80 (personnellement j'ai Shazamé toutes les chansons), et le pilot est assez incroyable, c'est un des meilleurs à mon sens, toutes séries confondues. Cependant, c'est une série hyper référencée, si on n'apprécie pas le catch un minimum, ou même seulement les codes du catch, il vaut mieux passer son chemin. C'est donc une série que je ne conseillerais pas à tout le monde, mais je vous propose d'au moins essayer le pilot, très représentatif du reste de la saison.

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