samedi 22 avril 2017

Martiens, go home !

Auteur : Fredric Brown
Edition : Folio
Collection : SF
Parution originale : 1955
Genre : Science-fiction
    Résumé : 26 mars 1964. Luke Devereaux, 37 ans, est un écrivain de science-fiction en procédure de divorce. Retiré dans une cabane en plein désert californien pour y trouver un sujet de roman, il pense tenir une idée de sujet sur les Martiens, quand quelqu'un frappe à la porte : c'est un petit homme vert. Pendant la discussion, le Martien se révèle très peu courtois, mais doué de capacités exceptionnelles : il peut se dématérialiser à volonté et voit à travers les surfaces opaques. Luke Devereaux quitte sa cabane en voiture et se rend bientôt compte qu'il n'était pas la proie d'une hallucination : un milliard de Martiens ont débarqué sur Terre.
    Imaginez-vous écrivain de science-fiction en 1964. Vous vous êtes isolé dans une petite cabane dans la campagne américaine, loin de toute civilisation pour vous recentrer et trouver enfin LE sujet qui vous fera noircir des pages et des pages et vous fera entrer de nouveau dans les bonnes grâces de votre éditeur. Vous vous dites enfin qu'une bonne petite histoire de Martiens fait toujours plaisir, et vous vous placez enfin devant votre machine à écrire pour taper allègrement le début, quand soudain...
   Toc toc toc.
    Vous allez pour ouvrir la porte, et là, un petit bonhomme vert apparaît dans l'encadrement, et vous lance un "Salut Toto ! C'est la Terre ici ?"
    C'est l'histoire qui va arriver à Luke Devereaux, le personnage principal du roman de Fredric Brown intitulé Martiens, go home !, et qui raconte d'une manière totalement délirante, dans le futur de l'auteur à l'époque où il écrit le roman, l'arrivée, le séjour, et le départ des Martiens sur Terre.

   Les Martiens sont absolument odieux, arrogants, turbulents, savent se téléporter (ou "couimer", comme ils disent) appellent tous les hommes Toto et toutes les femmes Chouquette, et adorent se mêler de la vie, privée ou non, des gens, et fouiner dans les affaires des humains puisqu'ils y voient dans le noir et à travers les murs et les objets, ce qui veut dire qu'ils connaissent tous les secrets de tous le monde. C'est légèrement problématique quand, en pleine période de Guerre Froide, les moindres secrets des États-Unis sont révélés à la Russie, et inversement. Cela crée une sorte de grande tension mondiale, et paradoxalement, une union de tous les pays qui tendent vers un seul objectif : trouver un moyen de se débarrasser des Martiens. En un mot comme en cent, c'est le chaos sur Terre, merci les petits hommes verts.
   L'arrivée des Martiens crée un grand bouleversement mondial. Celle-ci a de nombreuses conséquences sur la vie et l'industrie mondiale. Les romans de science-fiction n'ont plus la côte puisque les gens voient suffisamment d'aliens dans leur vie pour en être dégoûtés dans les romans. De plus, puisque ces derniers adorent dire la vérité et révéler tout haut et tout fort ce que les humains préfèreraient cacher, ceux-ci n'osent plus proférer un seul mensonge, et évitent tout faux pas qui pourrait les mettre dans une situation inconfortable. Ainsi, plus d'adultères, puisque sinon les Martiens iraient tout répéter au mari ou à la femme, le temps de couimer. D'ailleurs, vu que les petits hommes verts sont des voyeurs, la libido des humains a fortement baissé et la natalité mondiale a chuté pendant les premiers temps de l'invasion.

   Martiens, go home ! est un excellent classique de la science-fiction, c'est drôle, ça se lit vite (en une fin d'après-midi c'était plié pour moi) et très simplement. On découvre, latente, une réflexion sur la situation sociopolitique de l'époque, notamment une petite critique de la Guerre Froide, et en élargissant, sur la guerre en général, mais surtout une réflexion sur la folie, ses limites, dans quelles conditions. Le tout, avec un humour grinçant absolument génial.

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